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En 2020, le Niger a produit 88.189 tonnes de sésame, selon les informations fournies à l’ANP par l’Unité de Mise en Œuvre du Cadre Intégré Renforcé (UMOCIR - démembrement du Ministère du commerce, de l’industrie et de l’entreprenariat des jeunes).
Selon la même source, le sésame est produit presque partout au Niger, notamment dans les Régions de Maradi (dans les départements d’Aguié, Mayahi, GuidanRoumdji, Tessaoua, Madarounfa) ; Tillabéry (dans les départements de Gothèye, say, Téra, kollo, Ouallam) ; Zinder (dans les départements de Dungas, Magaria, Takieta, kantché) ; Diffa (départements de Goudoumaria, Mainé Soroa, Nguigmi); Tahoua (dans les départements de Konni, Madaoua, Malbaza, Illéla) et Dosso (dans les départements de Doutchi, Boboye, Gaya, Dioundiou) ;
Pour la campagne agricole 2020, indique-t-on, c’est la Région de Zinder qui a réalisé la plus grande production de ces graines à multiples usages, avec quelque 38 879 tonnes, suivie de Maradi, qui a réalisé 25 973 tonnes. La Région de Diffa et Tillabéry (3ème et 4ème) ont respectivement produit 12. 329 et 5. 624 tonnes. Et enfin la Région de Tahoua avec quelque 4. 209 tonnes contre 1. 175 tonnes pour la Région de Dosso.
Actuellement, UMOCIR travaille sur la filière ‘’Sésame’’. Un choix qui s’explique pour plusieurs raisons, selon son coordonnateur M. Abdou ADAMOU. « Le programme CIR se réfère aux lignes prioritaires de l’Etat contenues dans le document de politique nationale et le choix du sésame rentre dans une dynamique de modernisation et de diversification de l’économie, surtout avec l’avènement de la Zone de Libre-Echange Continental Africaine (ZLECAF) », explique-t-il.
« En effet, le sésame fait partie des filières prioritaires comme le niébé, le souchet, l’oignon, les cuirs et peaux. Il est une culture en pleine expansion due à la croissance de la demande intérieure et internationale », poursuit-t-il, avant d’ajouter que « les possibilités de valorisation par la transformation sont importantes ».
« La demande régionale et internationale en sésame est forte et le Niger dispose d’avantages comparatifs voire compétitifs avérés », a-t-il, en outre, déclaré.
Selon la source, « l’Etude Diagnostique sur l’Intégration du Commerce (EDIC) de décembre 2018 du Cadre Intégré révisé en 2015 a identifié la filière sésame comme étant une filière de développement pour le pays. Cette filière relève de l’agriculture qui constitue le principal secteur d’exportation au Niger après le secteur minier », fait-il savoir.
Selon M. Abdou ADAMOU, son Institution entreprend plusieurs actions dans le cadre de la valorisation de la filière sésame au Niger.
Ces actions, qui s’étendent sur toute la chaine, sont, entre autres, l’organisation des acteurs de la filière en une "Interprofession (IP) Sésame fonctionnelle, dynamique et représentative des différents maillons (Production, transformation et commercialisation)".
Dans ce sens, indique-t-il, « des collèges départementaux et cadres de concertation départementaux et régionaux de la filière ont été déjà mis en place et le processus de mise en place de l’IP est en cours ».
Elle intervient également dans le renforcement des capacités des producteurs à travers la construction de trois (3) magasins de stockage dans les régions de Dosso, Tahoua et Diffa, ainsi que trois (3) comptoirs de commercialisation dans les régions de Maradi, Zinder et Tillabéri.
On note aussi la distribution des semences améliorées aux producteurs et leur encadrement technique. « Ils ont été formés sur les bonnes pratiques de production, récolte et post-récolte du sésame, sur les mesures sanitaires et phytosanitaires, les techniques de compostage dans le cadre de l’amélioration de la fertilité des sols et seront formés sur la gestion des stocks et le fonctionnement des magasins et comptoirs », a souligné Abdou Adamou.
Aussi, l’UMOCIR travaille-t-elle, dans le cadre du renforcement des capacités des acteurs, dans la transformation du sésame à travers la formation des transformatrices sur les techniques de transformation en sous-produits, l’amélioration des emballages, l’étiquetage des produits issus de la transformation et l’appui aux unités de transformation en petits matériels de transformation.
L’Institution œuvre aussi dans la facilitation de l’accès au marché à travers le marketing et la formation sur les techniques de négociations commerciales, sur le commerce électronique ; les voyages d’études et de prospection commerciale à l’extérieur et à l’intérieur du pays et la participation aux foires et manifestations nationales et internationales.
Au Niger, note-t-on, le sésame est utilisé dans diverses recettes culinaires et cosmétiques. Il est notamment utilisé pour fabriquer de l’huile, des biscuits (croquettes), gâteau, tourteau, savon, pâte (tigadégué) ou encore des macaronis.
Mais la production nationale n’est pas uniquement consommée au niveau local. Elle est aussi exportée vers des pays tels que l’Inde, la Chine, la Turquie, l’Italie, la France, le Pays-Bas, la Tunisie, le Maroc, l’Arabie Saoudite, le Nigéria et le Burkina Faso, qui en sont les principaux demandeurs.
Cependant, l’insuffisance de débouchées est citée par UMOCIR comme difficulté majeure que rencontrent les acteurs de la filière.
Et pour y remédier, l’UMOCIR recommande à l’Etat nigérien la recherche des débouchés et l’achat par l’Etat du surplus de production annuelle des producteurs de sésame en cas de mévente.
L’UMOCIR, indique-t-on, est la structure chargée de mettre en œuvre les projets du Programme Cadre Intégré Renforcé (CIR) au Niger. Il est aussi le Cadre Intégré Renforcé et constitue un partenariat mondial d’Aide pour le Commerce entre les Pays les Moins Avancés (PMA), les donateurs et les organisations internationales.
Il vise à aider les PMA à assurer leur croissance économique en vue de réduire la pauvreté à travers le commerce international. Le CIR a été conçu dans la perspective d’affranchir la population de la pauvreté, tout en favorisant la croissance économique et le développement durable à travers l’éradication des contraintes relatives au commerce et son intégration réelle au développement.
« Ce programme, à travers sa mise en œuvre, constitue à n’en point douter un véritable levier pour le développement économique de notre pays », commente M. Abdou Adamou.
Dans le cadre de la valorisation de la filière sésame, l’UMOCIR travaille avec plusieurs partenaires comme le Comité Directeur National (CDN), le Gestionnaire de Fonds d’Affectation Spéciale (GFAS), le Comité Technique et de Suivi du Projet (CTSP), le Ministère du Commerce et le Ministère de l’Agriculture, des projets, ONG et autres structures intervenant dans la filière.
MSB/KPM/ANP-135 Août 2021